===== POUTRE-ALLÈGE ===== \\ (voir aussi : FERME, POUTRE ARMÉE, POUTRE COMPOSÉE) – Poutre //composée// spéciale, placée en couvrement d’une baie de portée moyenne (ouverture d’une boutique, passage cocher, porche de cage d’escalier, galerie faisant communiquer deux corps de logis) qui effectue un //transfert// statique de charges verticales de grande intensité.\\ \\ Dans le pan de bois parisien, ce transfert s’effectue par un dispositif triangulé comportant //arbalétriers//, //tirant// et //poinçon// ; ce dernier peut être unique ou dédoublé et se prolonger selon un ou deux poteaux principaux, dits de //membrure//. L’inclinaison des arbalétriers doit permettre d’inscrire l’ouvrage à l’intérieur de l’espace compris entre un plancher et les //appuis// des fenêtres (hauteur d’//allège// dans les parois maçonnées, d’où l’appellation de //poutre-allège//, conservée dans le cas du pan de bois, même si celui-ci a une épaisseur constante en dessous de l’appui des fenêtres) ; le tirant peut être constitué par le poitrail ou par une //sablière// posée au-dessus de celui-ci, à l’affleurement de sa face extérieure. Lorsqu’il est placé au-dessus d’un poitrail, ce dispositif reporte les charges des étages supérieurs au voisinage des appuis, ce qui permet d’effectuer le remplacement du poitrail de façon plus aisée.\\ \\ On peut observer à Rouen de très nombreux dispositifs de ce genre dans les pans de bois des façades, où ils se répètent systématiquement à chaque étage. À Paris, la poutre-allège est très utilisée à l’époque gothique et continue de l’être jusqu’au XVIIIème siècle bien que souvent masquée sous les enduits, notamment au-dessus des porches des cages d’escalier et des remises.\\ \\ Dans les techniques de béton armé, la poutre-allège (ou poutre extradossée) est une poutre placée au-dessus d’un plancher (qui se trouve ainsi suspendu à elle), afin d’éviter la retombée en dessous de ce plancher. C’est de cette position qu’elle tire son nom.