====== TENON ====== (voir : ARASEMENT, MORDÂNE) — Le //tenon// est l’extrémité d’une pièce de bois, diminuée //carrément// selon ses fibres, d’environ deux tiers de son épaisseur, de façon à pouvoir pénétrer et s’assembler dans la gorge d’une autre pièce appelée //mortaise//.\\ \\ Le tenon de charpente parisien a ordinairement 4 pouces de profondeur (10,8 cm) sur 18 lignes à 2 pouces d’épaisseur (4 à 5 cm) et occupe toute la largeur de la section de la pièce dont il fait partie (sauf si c’est un //tenon carré// et, dans ce cas, l’adjectif //carré// est spécifié) ; il ne touche pas le fond de la mortaise, maintenue un peu plus profonde ; ses //joues//, ou //jouées//, sont en contact latéral avec celles de la mortaise ; les deux faces d’//arasement//, perpendiculaires au plan de symétrie du tenon, forment épaulement à sa naissance et transmettent l’essentiel des contraintes de compression. Le serrage du tenon dans l’entaille de la mortaise est opéré par une //cheville// en bois dur qui traverse les deux joues de chacune des parties de l’assemblage.\\ \\ Dans les pans de bois parisiens, tenon et mortaise chevillés sont le mode d’assemblage quasi exclusif. En position verticale, ils ne transmettent que des contraintes de compression et doivent, pour cette raison, être dédoublés afin de pouvoir reprendre les efforts obliques — d’où la disposition symétrique de la plupart de ces pièces.\\ \\ Le tenon peut être //droit// ou// oblique// par rapport à la direction de la pièce qui le reçoit. À Paris, l’assemblage horizontal de deux pièces perpendiculaires d’un plancher, telles que les chevêtres ou les linçoirs dans les solives d’enchevêtrures, se fait ordinairement par //tenon et mortaise chevillés avec mordâne// et //étrier// de renfort, capable de supporter d’importants cisaillements. On trouve aussi des assemblages à //doubles tenons//, surtout dans la première moitié du XVIIIe siècle, ainsi que des assemblages avec //tenon à renfort carré// (ne pas confondre avec le //tenon carré// susmentionné) au-dessus ou au-dessous (parfois appelé //tenon droit embrevé//).\\ \\ \\ Extrait de : //Maisons de Paris, éditions EdN , Paris, 2003 par Jacques FREDET//