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PANS DE BOIS ET PANS DE FER



PANS DE BOIS (DÉCHARGE, CROIX DE SAINT-ANDRÉ, GUETTE, GUETTON, POTEAU CORNIER, POTEAU D’HUISSERIE, POTEAU DE REMPLISSAGE, SABLIÈRE HAUTE, SABLIÈRE DE CHAMBRÉE, TOURNISSE, TRAVERSE) – Assemblage de pièces de charpente formant bâti ou panneau, composé de membrures horizontales, verticales et obliques placées dans un même plan vertical, pour constituer l’ossature des façades, des cages d’escalier ou des parois de refend d’un bâtiment. Ces ouvrages, structuraux, ont été aussi appelés cloisons montant de fond.

Les pièces horizontales dites sablières (ou parfois lisses) sont de trois sortes :

  • les principales, dites sablières hautes, reçoivent l’appui des planchers ou des entraits de ferme
  • les sablières basses – ou sablières de chambrée – reposent sur un mur de soubassement servant d’appui ou sur un cours de solives de plancher, notamment dans les pans de bois en encorbellement
  • les traverses formant linteaux de baies et les appuis des fenêtres sont assemblés dans des poteaux d’huisserie.


Les pièces verticales ou poteaux sont également de trois sortes :

  • les poteaux montant de fond de longueur au moins égale à deux étages d’habitation ; ils ne sont pas interrompus par des sablières et sont généralement enturés les uns dans les autres, en appui sur la maçonnerie de départ ; parmi ceux-ci, les poteaux corniers sont implantés aux angles convexes et concaves des corps de bâtiment (section en L). On peut trouver aussi d’autres poteaux montant de fond à la rencontre des refends entre eux (ils sont refeuillés intérieurement et leur section transversale est en forme de T ou de X) ainsi qu’avec les parois périphériques.
  • les poteaux de baie ou d’huisserie, de hauteur d’étage, souvent refeuillés, c’est-à-dire comportant une feuillure pour y loger les menuiseries des portes et des fenêtres ;
  • les poteaux de remplissage (dits aussi poteaux de remplage), espacés d’un peu plus de vides que de pleins, rainurés et tamponnés jusqu’au XVIIe siècle pour recevoir un remplissage maçonné de plâtre, plâtras, déchets de coupes de moellons ou, parfois, de briques pleines qui laissent l’ossature apparente, en tout ou partie ; à partir du XVIIIe siècle, ils sont fréquemment lattés et enduits au plâtre dans les habitations ordinaires et le remplissage est maintenu par les lattes et des rappointis cloués sur les faces intérieures des pièces de charpente. Lorsqu’ils sont interrompus par des pièces obliques, ces poteaux de remplage prennent le nom de tournisses.


Les pièces obliques assurent un double rôle de transfert des charges verticales ainsi que d’indéformabilité des panneaux par triangulation, avant l’exécution de leur remplissage.
À Paris, on en trouve de trois sortes :

  • les décharges, de forte section, inclinées à 60 degrés environ par rapport à l’horizontale, assurent le double rôle mentionné ci-dessus ; leurs extrémités sont assemblées directement dans les sablières et les extrémités hautes sont placées au voisinage des fortes charges en appui sur les sablières hautes (solives d’enchevêtrure, entraits, etc.), autant que faire se peut ;
  • les croix de Saint-André sont des pièces en forme de X, assemblées dans les sablières hautes et basses ; elles assurent principalement un rôle d’indéformabilité de chaque panneau ;
  • les guettes sont des pièces plus fortement inclinées que les décharges, et elles n’assurent qu’un rôle d’indéformabilité.


Les décharges et les guettes sont le plus souvent dédoublées en sens contraire, afin d’assurer une rigidité (dite de contreventement) dans deux directions horizontales opposées, les assemblages par tenon et mortaise ne travaillant efficacement qu’en compression. Enfin, dans les allèges et les parties de parois situées au-dessus des baies de moindre hauteur que les étages, on dispose symétriquement de petites guettes appelées guettons.

On distingue plusieurs types de pans de bois selon la continuité de leurs poteaux ou de leurs sablières, ce qui traduit des modes de transmission des efforts (schémas statiques) différents, et donne lieu à des procédures de montage à blanc (mise en dedans) comme de levage :

  1. les pans de bois à cadre complet de hauteur d’étage, indépendants et superposés, insérés directement entre les cours de solives des planchers et s’appuyant sur elles ; ces ossatures sont sujettes à d’importants tassements dans œuvre, les bois du solivage ayant tendance à s’écraser en compression, transversalement à leurs fibres ; les tassements internes sont prononcés; dus au fait que trois pièces consécutives travaillent en compression transversale les deux sablières et les solives intercalaires).
  2. les pans de bois en pseudo-portiques de hauteur d’étage placés les uns sur les autres où les poteaux d’extrémités s’assemblent directement sur les sablières hautes, continues, de l’étage inférieur ; les poteaux sont placés sur un même aplomb, avec le même problème d’écrasement desdites sablières à l’aplomb desdits poteaux ; dans ce cas, les sablières basses, discontinues, sont interrompues par les poteaux de baies, et elles sont le plus souvent absentes au droit des portes ; une seule pièce, la sablière haute, est comprimée transversalement au droit des poteaux ; bonne cohésion d’ensemble.
  3. les pans de bois en pseudo-portiques continus sur plusieurs hauteurs d’étages sont une variante de la disposition précédente à l’angle des édifices, à la rencontre des refends et parois de façades, où l’on place le plus souvent des poteaux montant de fond ; bonne cohésion d’ensemble, tassement internes limités.
  4. il existe à Paris des dispositions composites avec poteaux de fond montant sur deux niveaux, décalés alternativement d’un étage à l’autre, assemblés avec des sablières semi-continues, placées tous les deux étages ; bonne cohésion d’ensemble, tassement internes limités.
pan_de_bois.1300558481.txt.gz · Dernière modification: 2020/05/11 16:28 (modification externe)