Ce samedi 20 juin 2015, notre sortie annuelle était parisienne, plus exactement à la Cité Internationale universitaire de Paris (CIUP) dans le 14ème arrondissement. Scindés en deux groupes, la visite du parc de la Cité était menée par un guide de L/OBLIQUE, espace de médiation dédié à la présentation de la CIUP, de son histoire et de son architecture, mais aussi de son avenir et de son développement.

Les trois fondateurs de la Cité internationale, André Honorat, Paul Appell et le mécène Emile Deutsch de la Meurthe ont souhaité mettre cette fondation au service de la paix, après le traumatisme de la Grande Guerre, en faisant se rencontrer des étudiants de toutes nationalités. Inaugurée en 1925, inspirée des cités-jardins et des béguinages, œuvre de l’architecte Lucien Bechmann, la première résidence porte le nom de son mécène, Deutsch de la Meurthe.

Accueillis par Blancard de Léry au restaurant le « Pavillon de Montsouris » dans le parc de Montsouris, nous avons appris, documents et photos à l’appui, que Jean-Pierre, étudiant dans les années 1950, fut résident à la Cité internationale ; il en fut, on s’en doute, un animateur remarqué. Après discours et traditionnelles pompes, exercices dans lesquels Jean-Pierre reste toujours invaincu, le déjeuner a été clos par notre chant traditionnel, le « Pompier », augmenté cette année d’un deuxième couplet grâce à Jacques Roman et Alain Valentin, lesquels ont  entonné d’autres chants aux paroles pouvant écorcher de chastes oreilles.

L’après-midi fut consacré aux deux Maisons construites par Le Corbusier.

La Maison du Brésil a d’abord été confiée à l’architecte brésilien Lucio Costa, mais celui-ci s’est effacé devant le projet de Le Corbusier. Inaugurée en 1959, abandonnée sous la dictature des généraux, elle a fait l’objet entre 1999 et 2000 d’une importante rénovation sous la conduite des architectes Hubert Rio et Bernard Bauchet. Ce dernier a retracé les étapes de leur travail par une projection d’images commentées par lui, permettant d’aborder les problématiques de la restauration d’un bâtiment du XXème siècle, inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1985. Cet exposé fut complété par la visite d’une chambre témoin, reconstituée avec le mobilier d’origine de Charlotte Perriand et Jean Prouvé.

Un guide de L/OBLIQUE  nous a accueilli à la Fondation Suisse, inaugurée un quart de siècle plus tôt en 1933, à la construction de laquelle Le Corbusier était associé à son cousin Pierre Jeanneret. Pour cette « machine à habiter », Le Corbusier expérimente pour l’habitation collective les cinq points de l’architecture moderne, appliqués peu auparavant pour l’habitation individuelle avec la villa Savoye (1928-1931). Le prolongement en sera l’Unité d’habitation de Marseille construite entre 1947 et 1952. Les chambres, dont un témoin est visitable, étaient meublées par Charlotte Perriand. La Fondation suisse a été inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1986.

La journée s’est terminée à l’espace L/OBLIQUE installé dans le bâtiment de la Fondation Avicenne, ancienne Maison de l’Iran, des architectes Claude Parent et Moshen Foroughi, inaugurée en 1969. A l’époque sa structure était novatrice, faite de trois portiques en acier de 38 mètres de haut auxquels sont suspendus les blocs d’habitation.

Enfin on pourra approfondir cette visite en se reportant au dernier billet n°73 : « LE CORBUSIER, PARTI VOILÀ UN DEMI-SIÈCLE, POURTANT SI VIVANT ».