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bois

BOIS


Ce sujet a fait l’objet d’une intervention à un atelier-débat de M. Claude LE GOVIC - expert près la Cour d’appel de PARIS - dont vous pouvez découvrir un aperçu en images des thèmes traités : http://www.ceacap.org/dossier_wikiarchex/pathologieouvragebois100616.pdf

BOIS(DE BRIN, DE SCIAGE)

Une pièce de charpente en bois de brin est tirée d’une grume dont on a ôté les quatre dosses, équarri les faces, mais dont les fibres principales (ses brins) ne sont pas coupées et où le cœur de l’arbre reste au voisinage de l’axe de la pièce.

Pour ces raisons, cette pièce est plus résistante que son équivalent en bois dit de sciage où la grume a été redécoupée en long selon divers débits (sciage sur 1, 2, 3 ou 4 faces). Lorsqu’elle est de brin, la section de la pièce varie forcément d’une extrémité à l’autre et prend une allure tronconique. La sous-face doit être néanmoins maintenue horizontale (notamment lorsqu’on veut fixer par dessous un enduit sur lattis) ; c’est donc la face du dessus qui est inclinée, la dénivelée étant rattrapée par des feuillures latérales dans lesquelles sont placés les bardeaux en bois ; le rôle de l’aire en plâtre est d’établir un même niveau horizontal au-dessus. Ainsi, une solive d’enchevêtrure de 8 pouces de section n’aura que 7 pouces environ à l’une de ses extrémités et 9 pouces et parfois plus à l’autre, ce côté étant généralement placé contre les murs de face où l’on craignait les désordres par infiltration et pompage par capillarité de l’eau et de l’humidité en provenance de l’extérieur, à travers les abouts des solives.

Les poteaux corniers, les entraits de ferme, les solives d’enchevêtrure, les chevêtres, les linçoirs, sont considérés comme des pièces de brin, même si, dans la réalité, ils comportent une ou deux faces de sciage minimal, l’axe de la pièce restant confondu avec le cœur de l’arbre.


BOIS FLACHEUX (BOIS FLACHE)

Bois dont les arêtes ne sont pas vives et qui comporte des flaches, par opposition aux bois vifs, équarris à vive arête. Une solive est dite flacheuse, quand elle présente des flaches sur une de ses faces latérales, ce qui présente plusieurs inconvénients majeurs :

  1. sa section droite (et, par voie de conséquence, sa capacité portante) peut être considérablement réduite selon les irrégularités naturelles des flaches, notamment au petit bout de la solive ;
  2. les bardeaux peuvent se dérober de leurs appuis qui sont dépourvus d’arête ;
  3. l’élancement de la section transversale variant jusqu’à se réduire au profil d’une planche debout, la solive aura tendance à se déverser par torsion sous la charge ; dans ce dernier cas, la présence de lierne ou d’entretoises est impérative.



BOIS

En latin médiéval, comme en latin classique (cf. Caesar, Guerre des Gaules), le terme materia désigne d’abord le bois de construction — par opposition à lignum qui désigne plutôt le bois de chauffe —, puis par extension n’importe quel matériau, voire la « matière » en général, celle-ci tirant donc son nom d’un des noms du bois 1)

Symbolique du bois au Moyen Âge : le Christ est en chêne, la Vierge en tilleul, les apôtres en orme, Judas en noyer, les cercueils sont en if. La hache est un instrument noble, une arme-outil (seulement dépassée par la lance et l’épée), alors que la scie est un outil du Diable, un instrument de torture avec lequel on découpe les Saints (cf. le supplice de la scie subi par le prophète Isaïe) ; la scie coûte cher, est difficile à entretenir et à réparer ; elle est silencieuse, lente, lâche, rusant avec la matière, cruelle avec le bois, massacrant les fibres de l’arbre…


Extrait de : Maisons de Paris, éditions EdN , Paris, 2003 par Jacques FREDET

1)
Les termes d’étoffe [XIIIe siècle], puis de métal [XIXe siècle], puis peut être de matière plastique [XXe siècle], joueront successivement ce rôle de désignation d’un matériau quelconque au cours des siècles.
bois.txt · Dernière modification: 2020/05/11 16:29 (modification externe)